Sécurité au travail : Les obligations légales de l’employeur

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Chaque jour, deux personnes perdent la vie au travail, et plus de 100 subissent des blessures graves. Ces chiffres alarmants soulignent l’importance cruciale de la sécurité au travail. En France, le Code du travail fait obligation à l’employeur d’organiser dans son entreprise les soins d’urgence à donner aux salariés accidentés et aux malades. 

Découvrez quelles sont les obligations de l’employeur en matière de premiers secours. 

 Quelles sont les actions à mettre en place ? La formation SST est-elle obligatoire pour les entreprises ? La formation aux premiers secours est-elle obligatoire ?

1. Formation secourisme en entreprise

Dans les lieux de travail, la formation aux gestes de premiers secours est essentielle, pas seulement pour respecter la loi, mais surtout pour gérer les risques au travail. En effet, la sécurité des employés demeure au cœur des préoccupations des employeurs, conformément à l’article R4224-15 du Code du Travail. 

 

Quelles sont les obligations d’un employeur en matière de secours d’urgence  ? (source : INRS).

Quel que soit le type d’entreprise, l’employeur doit fournir des moyens de secours adaptés pour intervenir rapidement et efficacement en cas de difficulté d’un salarié en attendant les secours.

Concrètement, il doit mettre à disposition :

  • Des moyens humains, en formant des membres de son personnel aux gestes de secours d’urgence ;
  • Des procédures écrites accessibles à tous, détaillant la marche à suivre en cas d’urgence ou d’accident ;
  • Un dispositif d’alerte et du matériel de premiers secours adapté.

Quelles sont les formations au secourisme obligatoire ?

La formation SST :

Le Code du travail (R4224-15) exige qu’au moins un employé reçoive une formation aux premiers secours. Cette exigence s’applique dans chaque atelier avec des travaux dangereux. De plus, elle concerne les chantiers de vingt travailleurs ou plus, effectuant des travaux dangereux pendant au moins quinze jours.

Et dans ces cas, c’est le SST qui est recommandé par la Branche Assurance Maladie/ Risques professionnels.

2. Matériel de premiers secours

Le Code du travail rend obligatoire la présence d’un matériel de premiers secours sur le lieu de travail. Il est adapté à la nature des risques existants dans l’entreprise, facilement accessible et fait l’objet d’une signalisation par panneaux (articles R. 4224-14 et R. 4224-23).

Indispensable pour la protection des employés, et ce, face aux risques de leurs activités. Chaque entreprise se doit de posséder une trousse de premiers secours. Conformément à l’article R4224-14 du Code du Travail, La disponibilité d’une trousse de premiers secours adéquate constitue une mesure essentielle pour assurer la sécurité au sein des lieux de travail. 

Trousse de premiers secours : quelles sont vos obligations et comment la composer 

 

Matériel de soins

La prise en charge d’une plaie peut se faire à l’aide de :

  • antiseptique,
  • compresses stériles,
  • pansements adhésifs sous emballage,
  • rouleau de sparadrap hypoallergénique,
  • paire de ciseaux à bouts ronds permettant de découper les pansements et les bandages, voire les vêtements,
  • pince à écharde
  • couverture de survie,
  • poches plastiques réservées aux déchets d’activité de soins.
  • poche ou spray froid

 

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3. Défibrillateurs automatisés externes (DAE)

Qui peut utiliser un défibrillateur automatisé externe ? 

Toute personne, même sans formation, est autorisé à utiliser un défibrillateur. 

Quelles entreprises sont tenues de disposer d’un Défibrillateur Automatisé Externe (DAE) ?

En vertu de l’article R4224-16 du Code du Travail, certaines entreprises ou lieux publics sont tenus d’avoir des DAE, En voici la liste exhaustive : 

Le décret n°2018-1186 du 19 décembre 2018, modifiant le code de la construction et de l’habitation, rend désormais obligatoire l’installation de DAE dans les établissements recevant du public (ERP) au plus tard : 

  • le 1er janvier 2020 pour les ERP de catégories 1 à 3
    • 1ère catégorie : au-dessus de 1500 personnes 
    • 2ème catégorie : de 701 à 1500 personnes 
    • 3ème catégorie : de 301 à 700 personnes 
  • le 1er janvier 2021 pour les ERP de catégorie 4 :  
    • 4ème catégorie : 300 personnes et au-dessous, à l’exception des établissements compris dans la 5ème catégorie 
  • le 1er janvier 2022 pour les ERP de catégorie 5 suivants :  
    • les structures d’accueil pour personnes âgées, 
    • les structures d’accueil pour personnes handicapées, 
    • les établissements de soins, 
    • les gares, 
    • les hôtels-restaurants d’altitude, 
    • les refuges de montagne, 
    • les établissements sportifs clos et couverts ainsi que les salles polyvalentes sportives.

 

4.1 Accessibilité des DAE

En fonction de l’activité de l’entreprise, l’employeur peut être tenu d’installer des défibrillateurs automatisés externes sur le lieu de travail. Ces dispositifs jouent un rôle crucial en cas d’arrêt cardiaque, augmentant considérablement les chances de survie. 

4.2 Maintenance des DAE

L’entretien régulier des défibrillateurs automatisés externes est impératif. L’employeur doit garantir que ces dispositifs sont toujours en parfait état de fonctionnement, avec des batteries chargées et des électrodes valides. 

 De plus, le défibrillateur automatisé externe réalise quotidiennement un autocontrôle portant sur l’équipement électronique et la batterie. À l’issue, un message apparaissant sur un écran ou un témoin lumineux signale si l’appareil peut être utilisé ou si une anomalie doit être corrigée. De même, il est nécessaire de contrôler la date de péremption des électrodes.

 

4. Plan d’urgence interne

La sécurité au travail requiert bien plus qu’une trousse de premiers secours ; elle exige la mise en place d’un plan d’urgence détaillé, répondant à une obligation légale (article R4227-28 du Code du Travail).

Par ailleurs, le plan joue un rôle essentiel dans la gestion des situations dangereuses. Il décrit de manière claire et concise les procédures en cas d’accident, d’incendie, ou de crises potentielles.

4.1 Élaboration du plan

L’élaboration d’un plan d’urgence constitue une obligation légale. indispensable pour anticiper et réagir efficacement face à des situations critiques. Selon une enquête menée par le National Safety Council (NSC) aux États-Unis, environ 75 % des entreprises ne sont pas entièrement prêtes à faire face à une urgence majeure. Cette statistique souligne l’importance cruciale de la mise en place de plans d’urgence. Conformes à l’article R4227-28 du Code du Travail, pour garantir une réponse rapide et coordonnée en cas d’accident.

4.2 Exercices réguliers

Au-delà de la simple élaboration du plan, il est essentiel d’organiser des exercices réguliers d’évacuation et de simulation d’urgence. Les secteurs de l’industrie à haut risque, tels que la chimie, le nucléaire et le pétrole, sont souvent plus réglementés en matière de plan d’urgence. La constante mise à jour des plans d’urgence est une étape cruciale pour tenir compte des changements dans l’entreprise, de nouvelles menaces, ou des retours d’expérience suite à des incidents. Alerter, secourir, et évacuer deviennent des gestes naturels et coordonnés, adaptés aux spécificités de chaque secteur.

En conclusion, la réalisation d’exercices réguliers et la constante mise à jour des plans d’urgence sont des pratiques fondamentales pour garantir la sécurité au travail. Ces actions, conformes aux exigences légales, permettent aux entreprises de mieux anticiper et, préservant ainsi la vie et le bien-être des employés.

5. Obligation d’informations des employeurs aux salariés

Quelles sont les obligations de l’employeur en matière de sécurité et de santé au travail ? 

 

Au-delà des dispositifs matériels, l’information et la sensibilisation des employés sont des piliers fondamentaux pour instaurer une culture de sécurité au sein de l’entreprise.

5.1 Communication constante

L’employeur, responsable de la santé et de la sécurité des salariés, doit assurer une communication constante sur les risques potentiels et les mesures de sécurité. Conformément à ses obligations légales, il doit mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et préserver le bien-être physique et mental des travailleurs. Cela permet d’instaurer une culture de sécurité, d’engager les employés à adopter des comportements préventifs et à alerter en cas de situation dangereuse. 

 

5.2 Sensibilisation aux premiers secours / prévention des risques professionnels. 

La mise en place de campagnes de sensibilisation spécifiques aux gestes de premiers secours est essentielle. 

Concernant la prévention des risques professionnels, l’information et la formation ainsi que l’organisation de moyens adaptés sont primordiaux.

6. Visites médicales

La surveillance de la santé des employés constitue une étape essentielle dans la gestion de la sécurité au travail, impliquant des obligations légales complexes.

6.1 Surveillance de la santé des employés

Les visites médicales régulières, conformes à l’article R4624-18 du Code du Travail, sont une obligation pour surveiller la santé des employés exposés à des risques particuliers. Ces examens médicaux permettent d’identifier rapidement d’éventuels problèmes de santé liés au travail, offrant ainsi la possibilité d’intervenir préventivement pour éviter des complications ultérieures.

6.2 Adaptations des postes de travail

Suite aux conclusions des visites médicales, l’employeur doit prendre des mesures d’adaptation des postes de travail, conformément à ses obligations. Ces ajustements, définis en suivant le schéma de la Surveillance Médicale des Risques Professionnels (SMIA), visent à garantir la santé et la sécurité des employés. En répondant aux recommandations des visites médicales, ces adaptations contribuent activement à prévenir les problèmes de santé liés aux conditions de travail.

La gestion des visites médicales et la tenue du registre des accidents, selon l’article R4741-2 du Code du Travail, représentent des missions complexes qui exigent une compréhension approfondie des spécificités de chaque entreprise. Ces démarches sont indispensables pour assurer une surveillance médicale adéquate, garantissant ainsi un environnement de travail sûr et la santé durable des employés.

 

Conclusion : En respectant ces obligations légales, les employeurs créent un environnement sécurisé, préservant la vie et la santé des travailleurs. Investir dans la sécurité n’est pas seulement une exigence légale, mais une garantie de productivité et de bien-être. Les chiffres inquiétants soulignent l’urgence de ces mesures. Prioriser la sécurité, c’est investir dans un avenir professionnel durable.

 

La carte professionnelle BTP : Qu’est-ce que c’est ? 

 

Objectif : La carte btp est un document individuel obligatoire, qui permet d’identifier précisément tout salarié travaillant sur un chantier. Il permet de lutter contre le travail dissimulé et la concurrence déloyale. Et de garantir que les employés sont légalement autorisés à travailler.

 

Que contient la carte BTP ? 

 Les éléments qui doivent figurer sur la carte btp : 

  1. Identification du salarié :
  • Nom et prénom
  • Sexe
  • Photo d’identité
  1. Identification de l’employeur :
  • Raison sociale
  • Numéro SIREN
  1. Informations sur la carte :
  • Numéro de la carte
  • Date de délivrance de la carte
  1. Sécurité :
  • Éléments infalsifiables
  • QR code pour une lecture facile par les services de contrôle

 

Quelle est la durée de validité de la carte ? 

 

La validité de la carte btp dépend du type de contrat. 

 

  • CDD ou CDI : La carte est valide pendant toute la durée du contrat de travail et doit être restituée à l’employeur en cas de rupture. La validité peut être étendue en cas de prolongation de CDD ou de transformation d’un CDI en CDD sans interruption.

(la validité peut être étendue en mettant à jour les informations sur le site cartebtp.fr.). 

  • Travailleurs détachés : La carte est valide pendant toute la mission de détachement.
  • Intérimaires : La carte est valable 5 ans, quel que soit le nombre d’entreprises de travail temporaire.

 

Quelles sont les sanctions pour l’employeur ? 

Des inspections peuvent être réalisées sur les chantiers afin de : 

  • Vérifier la validité des cartes BTP des travailleurs.
  • Dénoncer les entreprises qui embauchent des travailleurs sans carte BTP.
  • Dénoncer les entreprises qui ne respectent pas les règles liées à la carte BTP.

 

Quelles sont les sanctions en cas de manquement à la carte btp ? 

 

En tant qu’employeur, il est de votre devoir de déclarer vos employés travaillant sur un chantier.

Le non-respect des obligations liées à la Carte BTP peut entraîner des sanctions variées en fonction de la gravité de l’infraction. 

À titre indicatif, voici quelques sanctions possibles :

  1. Amende : Les entreprises ou travailleurs ne respectant pas l’obligation de la Carte BTP peuvent être passibles d’amendes financières. 
  • 4 000 € par salarié. 
  • Jusqu’à 8 000 € par salarié, en cas de récidive dans les 2 ans. 

 

  1. Interdiction d’exercice : En cas de récidive ou de manquement grave, l’entreprise peut se voir interdire l’exercice de son activité sur les chantiers.
  2. Pénalités administratives : Des pénalités administratives pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros
  3. Suspension de chantier : En cas de non-respect des règles, les chantiers peuvent être suspendus, ce qui peut engendrer des pertes financières importantes pour l’entreprise.
  4. Sanctions pénales : Dans les cas les plus graves, des sanctions pénales, incluant des peines de prison, peuvent être prononcées.

 

Éviter les sanctions avec une gestion préventive de la carte btp

Anticipez et soyez proactifs pour garantir la conformité et éviter les amendes.

Heureusement, des solutions existent pour simplifier la gestion des cartes BTP et se prémunir contre les risques.

Les outils modernes de gestion permettent de :

  • Suivre les échéances de renouvellement des cartes.
  • Éviter les retards dans le renouvellement des cartes
  • Recevoir des alertes automatiques avant expiration.
  • Gérer les demandes de renouvellement en ligne.
  • Vérifier la validité des cartes en temps réel sur chantier.
  • Centraliser les documents et les informations relatives aux cartes BTP.

En voici quelques exemples de plateformes  : 

BTP.Gouv.fr :

  • Accès gratuit à la plateforme.
  • Fonctionnalités payantes pour la gestion des demandes de renouvellement.

CarteBTP.fr :

  • Service de base gratuit.
  • Options payantes pour des fonctionnalités supplémentaires.

Acoss.fr :

  • Déclaration gratuite des accidents du travail et des maladies professionnelles.

 

En adoptant une approche préventive, les entreprises peuvent :

  • Gagner du temps et de l’efficacité.
  • Éviter les retards et les oublis.
  • Se conformer aux réglementations en vigueur.
  • Protéger leurs salariés et leur responsabilité.
  • Préserver leur image et leur réputation.

 

Les outils modernes de gestion offrent la possibilité de suivre de près les échéances, d’éviter les retards dans le renouvellement des cartes, et de s’assurer que tous les travailleurs sur site sont en possession de cartes valides.

 

Quelles sont les démarches administratives à effectuer pour demander sa carte btp : 

Démarche pour l’employeur :

Sur le site CarteBTP.fr

  • Saisir les informations personnelles du salarié :
    • Nom
    • Prénom
    • Adresse
    • Date de naissance
    • Numéro de sécurité sociale
  • Télécharger une photo du salarié
    • Format JPEG ou PNG
    • Taille maximum de 2 Mo
  1. Commande de la carte
  • En ligne
  • Paiement du montant de la cotisation :
    • 11 € pour les salariés
    • 16 € pour les employeurs
  • Paiement par carte bancaire

 

Démarche pour le salarié :

Documents à fournir par le salarié pour l’obtention de la carte BTP :

Le salarié doit fournir à son employeur les informations nécessaires à la demande de carte BTP, notamment son nom, prénom, date de naissance, numéro de sécurité social et justificatif d’identité.

  1. Suivi de la demande
  • Sur le site CarteBTP.fr
  • Utiliser son numéro de sécurité sociale ou son numéro de dossier
  1. Réception de la carte
  • Par courrier postal
  • A l’adresse du salarié

 

  1. Activer la carte BTP

Une fois la carte BTP reçue, le salarié doit l’activer sur le site www.cartebtp.fr.

  1. Conserver la carte 

Le salarié doit conserver sa carte BTP et la présenter aux agents de contrôle sur les chantiers.

Donc en résumé, 

  • Délai d’obtention de la carte btp : de 10 à 14 jours. 
  • Coût de la carte : 11€ pour les salariés et 14€ pour les employeurs (cela dépend du statut de la personne qui fait la demande). 
  • Validité : 5 ans. 

 

Pour plus de renseignement, rendez-vous sur le site https://www.cartebtp.fr/ , vous pouvez directement contacter la CCPBTP par téléphone au 0 800 05 10 10.

 

En conclusion : En tant qu’employeur du secteur du batiment, il est de votre devoir de fournir à vos employés la carte d’identification professionnel le du btp.  Elle est à la charge de l’employeur,

En cas de non-respect à vos obligations, cela vous expose à de lourdes sanctions financières pouvant aller jusqu’à 8000€.

 

Mais aujourd’hui des solutions existent pour faciliter le port de la carte BTP :

  • Casque avec porte-carte : pour ceux qui n’ont pas de porte-carte intégré.
  • Inercasque
  • Porte-carte de poche : dans la poche, les employés risquent de la perdre
  • Tour de cou BTP : identification rapide et sécurisée, mais risque d’étranglement
  • Brassard : identification plus rapide, solution écologique et confortable.

Choisissez la solution la plus adaptée à vos besoins et à ceux de vos employés.

Ne prenez pas de risques, agissez dès aujourd’hui !

Protégez vos employés et votre entreprise.

Pour plus d’informations, veuillez consulter le site officiel de la carte BTP : https://www.cartebtp.fr/